Le terme médical pour désigner la dépendance au jeu est ludomanie ou jeu pathologique. On ne saurait déterminer une origine précise et unique, de par la diversité de facteurs en jeu. Ils sont tant biologiques que psychologiques et sociaux, et sont liés aux comorbidités.
Par ailleurs, il faut tenir compte de l’état de santé mentale, de l’âge auquel on commence à jouer et de l’importance des premières victoires.
Facteurs biologiques
Les facteurs biologiques ont un rôle primordial dans le déclenchement de la ludomanie. Certaines caractéristiques de cette maladie ressemblent à celles d’autres addictions. D’ailleurs, l’Institut Illinois de Désintoxication (IIAR selon son acronyme anglais) a démontré sa similarité avec la toxicomanie. Les études ont également révélé que les joueurs dépendants présentaient plus de symptômes durant le sevrage que les toxicomanes.
Sur l’imagerie cérébrale, on constate que les réponses neuronales émises lors d’une victoire au jeu s’apparentent à celles observées chez un cocaïnomane lors de la consommation de cette substance.
La carence en molécules telles que la norépinéphrine (sécrétée en situation de stress ou d’excitation) ou la sérotonine (corrélée à notre degré de joie) est également responsable d’un comportement de jeu addictif. En outre, les joueurs pathologiques recourent aux jeux pour pallier à ces carences en augmentant la production desdites molécules.
Facteurs psychologiques
Les manières dont on se représente le jeux peuvent influer sur le développement d’une dépendance. Le « sophisme du joueur » (autrement dit perception erronée du jeu) en est l’exemple même.
Il correspond à une croyance erronée selon laquelle une série d’événements pourrait affecter l’issue d’autres qui lui sont en réalité indépendants. Ainsi, si un événement s’est produit à plusieurs reprises par le passé, on a tendance à croire qu’il se produira moins par la suite.
L’exemple le plus illustre de ce « sophisme » s’est déroulé en 1913, événement à partir duquel il est également désormais nommé le « sophisme de Monte Carlo ». Ce jour-là, à la roulette, la bille a atterri pas moins de 26 fois consécutives sur la couleur noire. Des joueurs ont perdu des sommes considérables en pariant selon le présupposé que cela se ne se reproduirait pas au lancé suivant.
Le sophisme du joueur incite d’autant plus les accros à chercher à se refaire la main, que ceux-ci sont constamment convaincus que leur chance est sur le point de tourner.
Parmi les facteurs psychologiques, on notera également des biais cognitifs. Ils s’illustrent entre autres par l’illusion de contrôle, le déni, la superstition et une confiance aveugle dans les événements à suivre.
Il a également été remarqué que les jeux dynamiques comme les machines à sous étaient plus à même de déclencher des comportements problématiques.
Facteurs sociaux
Des éléments extérieurs peuvent également jouer un rôle dans la ludomanie. Des problèmes au travail ou dans le foyer, associés à un niveau de stress élevé peuvent rapidement engendrer des problèmes de jeu, bien qu’ils n’en soient pas nécessairement la cause principale.
Le contexte social dans lequel vous évoluez peut vous exposer à des risques. À ce titre, l’addiction au jeu peut être « transmise » dans le cadre familial lorsque les enfants sont surexposés à des situations de jeu.
La ludomanie est aussi corrélée à la souffrance, la dépression, la solution, à des événements significatifs et au manque de soutien des proches.
Comorbidité
La comorbidité correspond à la présence de maladies parallèles et corrélées à une pathologie initiale.
Quelques éléments majeurs accroissent considérablement la probabilité de développer un comportement addictif, il s’agit de :
- L’alcoolisme
- La toxicomanie
- Des troubles de la personnalité
- Des troubles dépressifs
- Des troubles anxieux
Si vous êtes sujet à l’un des troubles que nous venons de mentionner, vous aurez tendance, plus que d’autres, à développer une dépendance au jeu. Il est indispensable de consulter un professionnel de la santé afin d'établir un diagnostic exact et de déterminer la marche à suivre.